Pascale Lora Schyns sur www.rdbfm.com: l’article
Emission "Entre-Parenthèses" par Alain Carton (24 Août 2010)
Il était une fois un studio de radio...
Nous sommes mardi, 19 heures, deux minutes et douze secondes.
Se termine un bulletin d'informations auxquelles je n'ai guère prêté attention. Soul Sacrifice, Carlos Santana caresse sa guitare comme d'autres caresseraient la peau d'un conjoint, d'une paume amoureuse, respectueuse. Des mains qui caressent du revers, confondent patience et tendresse... Madame Guitare gémit, geint, râle puis s'essouffle doucement.
Il va falloir parler, les auditeurs sont à l'écoute pour écouter l'animateur et aussi découvrir l'invité et entendre également l'invité se découvrir petit à petit.
Aujourd'hui, l'invité est une invitée. En l'occurrence, Pascale Lora Schyns.
Un jour, une attachée de presse de la Maison d'Editions "L'Harmattan" avec laquelle j'étais en conversation téléphonique pour parler de sorties littéraires prochaines me dit :
Elle - Côté nouveautés, nous avons Pascale Lora Schyns pour un premier roman, veux-tu que je t'envoie son livre ?
Moi - Pascale Lora Schyns, celle des "Lettres à Cocteau", du "Gospel Blanc", de "L'Amer qui tue" ?
Elle - Euuuu, oui, oui, c'est bien d'Elle dont il s’agit.
Je connaissais "Les poésies, récits poétiques" de cette Auteure, mais pas tous. Honte à moi, je suis un peu fainéant, je le confesse.
Quelques jours plus tard, je reçus cet ouvrage des mains de ma Chère Colette, la Factrice qui dessert mon village. Le soir même, j'en débutai la lecture.
Comme de coutume, je m'installai au bureau, pièce qui me sert à préparer mes émissions et qui abrite également un grand nombre de livres, de cd et de vinyls d'artistes connus ou non, mais que j'aime à l'infini.
L'histoire de Fanny Poinsettia, je ne vous la raconterai pas dans ces lignes. Je vous invite plutôt à vous procurer cet ouvrage et à le découvrir comme l'on découvre un cadeau tombé du ciel...
Je voudrai simplement vous dire...
Chaque année en France, plusieurs milliers de bouquins sont édités pour vanter tel ou tel people, colifichet, régime miracles ou escroquerie de trader. Le genre de littérature à lire d'un derrière distrait, au dessus de la cuvette des toilettes.
Parmi les sorties, il y a une soixantaine de très bons ouvrages. Puis il y a quelques œuvres telles que celles d'artisans-artistes dont leur plume vous offre du rêve à la verve si éloquente qu'elle vous transporte vous émeut, vous fait réfléchir et vous fait douter de Vous et de vos certitudes...
Cette œuvre, "Rue de l'incertitude", je l'ai rencontrée. J'y ai croisé Orphée partant pour les Enfers. Kafka en pleine métamorphose. Maupassant embrigadé par quelques Horlas. Jean de la Bruyère qui façonnait des caractères. Jean de la Fontaine qui peaufinait ses personnages-animaux ou ces animaux-si-pareils-aux-hommes-qu'on-croirait-un-miroir-de-la-société...
Les Survivants de Sallimoc m'ont emmené dans une nuit blanche durant laquelle pour moi, le temps s'est arrêté.
J'ai escaladé durant ma nuit de lecture, une à une, les soixante six marches (toutes de hauteurs différentes) que constituent chacun des chapitres de cette œuvre. A la pique du jour, je n'étais pas fatigué mais tout simplement... ébloui.
Ce soir, je retourne "Rue de l'Incertitude", la gorge nouée comme pour un premier rendez-vous...
Merci Pascale Lora, tu m'as offert l'un des plus beaux rendez-vous avec "Les Lettres" mais aussi avec une Grande Dame, une Grande Artiste.
Faut-il le réitérer aux artistes ? Il échoit des mondes à inventer...
Alain Carton
http://www.rdbfm.com/317-emission-entre-parenth-ses-par-alain-3.html